Farouk Madaci : "Désormais c’est oublié"

A la veille des championnats du monde d’athlétisme de Daegu, dans l'optique de mon stage, je suis allé à la rencontre de Farouk Madaci, l’entraineur de Mahiedine Mekhissi Benabbad à la Fédération Française d'Athlétisme (FFA). Un témoignage précieux en vue des championnats du monde et de l'après polémique sur la rixe avec Mehdi Baala. 

Ou en est Mahiedine Mekhissi Benabbad ? Qu’a-t-il fait ?

Après la commission de discipline Mahiedine et moi sommes allé faire une séance à Reims puis Font-Romeu pour un stage terminal de 13 jours. Nous partons mardi 23 août pour Daegu. Donc là tout va bien, il est détendu. Physiquement il est très bien, maintenant il faut patienter jusqu’au séries le 29 août.

Cette phase est-elle difficile ?

Oui c’est assez compliqué car il faut patienter. Mentalement cela reste compliqué. A huit jours des séries, c’est particulier car là il y a un déplacement de quasi deux-jours (20h d’avion plus déplacement en train). A huit-neuf jours on place une dernière séance. Ensuite on continue à s’entrainer pour ne pas tomber dans le désentrainement qui pourrait surprendre parce que justement avec un tel déplacement il ne faut pas se faire piéger. Vendredi samedi et dimanche ce sera comme une pré-compétition

Mahiedine a-t-il une notoriété dans sa ville natale, à Reims, où vous vous entrainer ?

Oui complètement. Même à Fond-Romeu, il y avait énormément de monde, que ce soit Mahiedine, Bob (Tahri) où Mehdi (Baala) qui leur ont montrés des marques de gentillesse. Ils y ont prit beaucoup de temps pour les photos, signer les autographes. Ca lui fait plaisir d’être abordé dans la rue à Reims, d’avoir du soutient. C’est bien car il est connu pour ses performances et pas pour autre chose.  

Comment est Mahiedine mentalement ?

Là pour l’instant il est bien. Il reste fidèle à lui-même. Les championnats n’ont pas encore commencé pour lui. Le 29 quand il montera dans la navette il va sentir la pression monter petit à petit. Comme il le dit lui-même « Quand on rentre dans la navette pour aller au stade, c’est la que le championnat commence ». Il ne se voit pas déjà en finale, il prend les séries avec beaucoup de sérieux car, dans un pays asiatique, avec de différentes conditions météorologique, tu ne sais pas vraiment comment le prendre. Mais les conditions de Reims sont les mêmes qu’à Daegu, un pourcentage d’humidité à 80%, une chaleur étouffante.

Les conditions de Daegu lui conviennent mieux ? Comme à Pékin où il n’a pas eu de mal (médaille d’argent aux Jeux olympique de Pékin 2008).

Je pense qu’il ne se pose pas de questions, il s’est préparé pour les championnats du monde à Daegu, il n’ira pas se chercher d’excuse là-bas. Il ne se pose pas de questions avant la course car c’est une manière de se mettre en doute. Après les championnats on verra si les conditions lui ont plu où pas.

La polémique sur son dérapage avec Mehdi Baala l’a-t-il ébranlé ?

Sur le coup oui. Maintenant c’est oublié. Il est passé à autre chose. Après la sanction, il est passé aux championnats du monde, sans regarder derrière.

Il n’a pas eu peur que l’on parle plus de cette polémique que de ses performances ?

Non, il est conscient d’avoir fait une erreur. Tout les deux ont fait une faute et il le reconnait. Comme je l’ai dit ils se sont remit au travail. Désormais c’est oublié, c’est du passé. Que se soit Mehdi où lui ils sont vraiment dans la compétition.   

Thibault C.